mercredi 29 décembre 2010

Areva vu du côté des nigériens

  • On ne compte plus le nombre d'articles consacrés à l'actualité d'Areva en Europe et dans le monde. Mais personne ne se doute de ce que pensent les nigériens, les riverains des mines d'Arlit, les Touaregs et les peuples environnants? que vivent ils et comment gèrent-ils la présence d'Areva sur leurs terres depuis plus de 40 ans.

Voici un site web "areva.niger.free.fr"' qui se veut porte paroles de tous ces laissés pour comptes.
Ce site qui se définit comme site du collectif "Areva ne fera pas la loi au Niger" dresse un état de la situation des nigériens depuis l'exploitation des mines. La question fondamentale est de savoir ce que cela leur a rapporté sur le plan de développement  humain depuis plus 40 ans que leur sol est exploité. En effet ce collectif dresse un constat alarmant appuyé d'études et de documents en provenance de diverses instances internationales et  d'anonymes.
D'après le site, comment Areva leader mondial de l'énergie nucléaire peut il continuer à extraire 40% de son uranium dans un pays classé parmi les trois les plus pauvres du monde.Le contraste est assez saisissant.
Le collectif dénonce:
  • La spoliation des terres agro-pastorales autour des deux sites, situés dans la région d’Agadez.
  • Des bénéfices énormes réalisés par Areva sans retombées pour les populations : un véritable partenariat « gagnant-perdant » !
  • La destruction de la faune et de la flore aux alentours des mines.
  • La contamination de l'air par des poussières et des gaz radioactifs.
  • La contamination radiologique des ressources en eau.
  • L'épuisement d'une des deux grandes nappes fossiles (Tarat), à hauteur de 2/3 de ses réserves et, à moyen terme, le tarissement irréversible de la seconde nappe, avec le dénoyage de la partie ouest de l'aquifère (grès d'Agadez) en 40 ans.
  • Des pollutions annexes innombrables, essentiellement dues aux activités périphériques. Par ailleurs avec le regain d'intérêt pour l'énergie nucléaire et la demande accrue des pays émaergents en électricité, la propection du minérai "sacré" s'est considérablement accentué ces dernières années. Les dirigeants nigériens ayant aperçu "la poule aux oeufs d'or" ont multiplié des exactions contre les riverains des mines à Arlit et à Akokan. A cet effet le collectif dénonce:
  • Exécutions sommaires ciblées et arrestations arbitraires
  • Destruction des moyens de subsistance des nomades (cheptel abattu, activités agricoles rendues impossibles, approvisionnements restreints, etc.)
  • Populations déplacées
  • ONG interdites, radios et presse muselés.

Et revendique:
  • L’application et le respect, sans réserve, de la déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, préalable à tout projet minier.
  • L’application de la réglementation internationale en matière de radioprotection.
  • L’application de l’initiative sur la transparence des industries extractives (ITIE) à laquelle le Niger a adhéré en mars 2005.
  • La dépollution des sites déjà exploités et une expertise indépendante : après 40 ans d'extraction minière un moratoire de trois ans ou cinq ans renouvelable, avant tout nouveau projet minier, doit être obtenu de la part des instances internationales pour s'assurer que :
  • les déchets miniers (résidus et stériles) et les ferrailles contaminées ont été correctement regroupés et entreposés de façon à garantir leur confinement sur le très long terme,
  • le paysage a retrouvé ses formes anciennes et qu'il n'existe plus d'enfouissements discrets comme on en a retrouvé en France près de Saclay ou dans le Massif Central,
  • tous les travailleurs et ex-travailleurs des mines ainsi que les populations ayant vécu à proximité de l'exploitation bénéficient d'un examen médical complet, d'une évaluation rétrospective des doses subies, de l'inscription dans un programme de suivi sanitaire à long terme réalisé par des cabinets médicaux compétents et indépendants,
  • la qualité de la nappe phréatique est à un bon niveau écologique, physicochimique, etc.Pour les nouveaux permis, il faut s'assurer, par des contraintes à priori, que ne se renouvelleront pas les confusions actuelles entre exploitant minier et médecine d'entreprise, et que des taxes parafiscales, comme il en existe en France, seront prélevées et confiées à une gestion spécialisée et indépendante pour la remise en état des sites après extraction et pour une gestion saine, équitable et concertée des ressources en eau.

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